L'odeur du pamplemousse
- hoangyenanne
- Apr 17, 2022
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Updated: Mar 25
Chaque dimanche matin, à 5h15 tapante, un père réveillait sa fille qu’il voyait trop peu avec un déjeuner au lit avant d’aller travailler ; il avait 3 emplois. Été, automne, hiver, printemps…c’était incontournable, il y avait toujours un pamplemousse.
Après quelques années de dur labeur, le père avait atteint son tout premier objectif : acheté une maison pour sa famille. Il avait tellement hâte et il était tellement fier qu’il déménagea à travers les rues de Montréal… matelas, meubles…sur son vélo et en métro !
Un jeune homme est venu à sa rencontre pour lui offrir son aide. À la fin de cette journée, le père de famille donna à sa fille une pièce de 1$ qu’elle alla porter dans la main du bon samaritain.
Presque trois décennies plus tard, sur le département de chirurgie du CHUSJ, un préposé vient à la rencontre d’une collègue: « Je te connais… je reconnais ta démarche un peu maladroite» lui dit-il. «Tu m’as même déjà donné 1$».
J’avais 4 ans.
Mon père m’avait raconté cette histoire de notre déménagement un de ces matins. Histoire qu’aujourd’hui me rappellera sans cesse que le monde est bien petit et qu’il se tricote de gratitude en gratitude, de merci en merci, de temps d’arrêt pour s’aider, s’entraider et se reconnaître. Une péripétie de mon père que je gardais bien précieusement sans savoir que j’allais recroiser cette personne qui l’avait aidé.
Si le mot merci avait une odeur, ce serait l’odeur de mes dimanches matins…l’odeur de ces pamplemousses : vivifiante, revigorante et énergisante. Car un merci, c’est ça après tout : un temps d’arrêt vivifiant, revigorant et énergisant.

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