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Le divan rouge: quand demain est déjà là

  • hoangyenanne
  • Apr 17, 2022
  • 2 min read

Updated: Mar 25

Lorsque j’étais à l’université, j’avais un divan rouge. Son seul confort venait de l’usure causée par toutes les soirées et les nuits que j’ai passées assise en indien pour y travailler. Je m’y suis endormie et je m’y suis réveillée tellement de fois que mon lit était certainement le plus jaloux des mobiliers. Traces de papier froissé sur la joue, traces de crayon sur le divan, nos échanges étaient assez simples. Larmes égarées à la recherche de courage, accoudoirs pour reposer ma tête (surtout mon esprit), nos partages me redonnaient de la force. Le seul but de ce divan était de me préparer à ce qui m’attendait le lendemain. Entre le salut du soleil et la révérence de la lune, je trouvais un réconfort à l’user, la seule différence était ce pour quoi j’y étais installée.



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A cet époque-là, ma seule raison d’être était de me trouver une raison d’être. Pourtant, chaque fois qu'elle était bien calée sur son divan, la jeune adulte que j’étais, à la fois émerveillée et étourdie par l’immensité des possibilités auxquelles elle goûtait, a compris une grande leçon de vulnérabilité : celle de toujours lui réserver une place, celle de toujours savoir comment (avec qui) la partager.


On s'accroche à plein de rêves, on teste les possibilités, on ouvre les yeux encore plus grands pour réussir à tout contempler. Mais devant l'inconnu infini, il y a des moments où on se permet d'être fatigué, épuisé, même étourdi. Pourquoi? Parce qu'on ne peut pas toujours être fort.


Entre le salut du soleil et la révérence de la lune, pouvoir partager notre vulnérabilité est un privilège et un réconfort.


Trop souvent on enchaîne ces petites phrases génériques «ça va bien», «ça ne me dérange pas» sans penser qu'elles s'empilent en frontière. Pourtant, face aux vulnérabilités avouées, on trouve nos complémentarités pour agir et se préparer au lendemain.


Parce que bien souvent, demain est déjà là.

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